Entérotoxémie des ruminants : comment prévenir la maladie ?
Due à une prolifération anormale de bactéries dans l’intestin du ruminant, l’entérotoxémie est aussi grave qu’elle est rapide. Une fois les premiers symptômes observés, la mort de l’animal n’est la plupart du temps plus qu’une question d’heures.
Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette maladie bactérienne et ses principaux moyens de prévention : la vaccination et le respect de règles essentielles, notamment concernant le stress du troupeau, le parasitisme et l’alimentation.
Qu’est-ce que l’entérotoxémie des ruminants ?
L’entérotoxémie est une maladie bactérienne qui affecte les ruminants (bovins, ovins et caprins) et se caractérise par leur mort subite. Elle est d’ailleurs la principale cause de mort subite en élevage bovin (mort de l’animal en moins de 24 heures). Elle touche les animaux à tout âge, avec toutefois une prévalence chez les jeunes veaux et agneaux, les vaches de réforme et les bovins à viande.
L’intestin des ruminants contient un grand nombre de bactéries. En situation normale, ces dernières sont d’ailleurs bien utiles et même un élément essentiel au bon fonctionnement du système digestif des vaches, notamment. Le nombre de certaines de ces bactéries peut néanmoins augmenter de manière anormale.
La plupart du temps, il s’agit de bactéries appelées Clostridium perfringens (83% des cas d’entérotoxémie), mais la multiplication anormale de Clostridium sordelli est également possible, tout comme celle de Clostridium Septicum et d’E. Coli entérotoxique. L’évolution reste la même : les bactéries prolifèrent dans l’intestin des animaux et produisent des toxines. Plus il y a de bactéries, plus il y a de toxines et plus la muqueuse intestinale est attaquée, jusqu’à subir des lésions pouvant être irréversibles. Du fait de la multiplication rapide des bactéries, la maladie évolue extrêmement rapidement (le nombre de Clostridium perfringens peut doubler en 10 minutes) !
Causes et symptômes
L’entérotoxémie se caractérise avant tout par un déséquilibre de la flore intestinale. Il permet aux Clostridies de prendre le dessus et de dominer les autres bactéries.
Causes possibles
- Changements brusques dans l’alimentation (changement de ration, mise à l’herbe sans transition)
- Alimentation trop riche en glucides fermentescibles
- Vermifuge
- Déficit d’abreuvement
- Stress (l’adrénaline perturbe la digestion)
- Forte variation de températures
- Carence en phosphore (chez l’agneau)
- Parasites (ténia, coccidiose, douve)
Symptômes
- Léthargie
- Perte d’appétit
- Distension abdominale
- Difficulté à se déplacer
- Diarrhée
- Colique
- Convulsions
- Autres troubles neurologiques
Les symptômes peuvent varier d’un individu à l’autre. Il est également important de remarquer qu’il est courant qu’un animal d’élevage meure d’entérotoxémie sans avoir présenté de symptôme (forme suraiguë). En cas de forme aiguë, la plus courante, l’animal meurt dans la majorité des cas en quelques jours. Plus rarement, une forme d’entérotoxémie chronique se développe. La diarrhée évolue alors sur plusieurs jours.
Mieux vaut donc agir en prévention.
Comment prévenir l’entérotoxémie chez les bovins ?
L’entérotoxémie est d’autant plus problématique qu’elle évolue extrêmement vite (quelques heures à peine) et est quasi systématiquement fatale. Plutôt que de se focaliser sur sa guérison, un combat généralement perdu d’avance, il est essentiel pour les éleveurs de tenter de la prévenir.
Bonne nouvelle cependant, il en faut bien une, l’entérotoxémie n’est pas contagieuse ! Cela veut dire que la mise à l’isolement n’est pas d’un grand secours, mais d’autres méthodes de prévention existent.
Deux leviers d’action principaux s’offrent aux éleveurs.
Vacciner
La mortalité étant soudaine, il n’existe pas de traitement efficace contre l’entérotoxémie chez les ruminants. La vaccination contre les toxines est donc la seule approche médicale efficace. Il existe néanmoins plusieurs toxines différentes (on parle de toxinotypes), le vaccin doit donc être orienté vers la bonne (A, B, C, D ou E).
Le vaccin est une aide utile à l’éleveur. Il ne doit néanmoins en aucun cas se substituer à une prévention des risques adaptée à l’élevage et aux animaux.
Parlez en à votre vétérinaire.
Prévenir les risques
La prévention de l’entérotoxémie chez les ruminants se fait à trois niveaux principaux.
1. Éviter le stress alimentaire
Le stress alimentaire est l’une des causes principales d’entérotoxémie. Il est crucial d’introduire de nouveaux aliments de manière progressive, en permettant au système digestif des animaux de s’adapter aux changements. Modifier l’alimentation lentement réduit le risque de perturbation de l’équilibre microbien dans le tractus gastro-intestinal.
2. Offrir un environnement sain au troupeau
Un environnement propre et confortable contribue à la santé globale du troupeau. Cela passe par une bonne hygiène dans les zones d’alimentation et de repos et un apport suffisant en eau et en nourriture. Une ventilation et une isolation adaptés permettent d’éviter le stress thermique, de même qu’un environnement calme contribue à la réduction du stress comportemental.
3. Prévenir le parasitisme
Les parasites internes (vers gastro-intestinaux notamment) peuvent affaiblir le système immunitaire des ruminants et les rendre plus sensibles aux infections et à l’entérotoxémie. Un programme de gestion parasitaire efficace (rotation des pâturages, contrôle régulier des parasites, utilisation appropriée de vermifuges, utilisation de la phytothérapie et de l’aromathérapie) contribue à minimiser la charge parasitaire et à maintenir la santé digestive des animaux.
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