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Quel est le fonctionnement du système digestif des vaches ?
Un bovin au pré rumine 8 à 12 heures par jour. La rumination est un processus lent et complexe, qui implique de nombreuses étapes et pas mal d’allers-retours des aliments avant que la vache soit capable de faire le tri entre les nutriments à assimiler et les déchets à rejeter.
Ça c’est la version courte, mais comment fonctionne exactement le système digestif d’une vache ? SuperVet vous dit tout !
Dis, comment ça fonctionne le système digestif d’une vache ?
Le système digestif d’une vache a un fonctionnement complexe mais bien huilé
Nous, humains, avons un relativement petit estomac. Contrairement aux idées reçues, la vache n’a pas plusieurs estomacs, mais plutôt un énorme système digestif, divisé en quatre parties. Les trois premières, le rumen, le bonnet et le feuillet, permettent la prédigestion. La dernière étape se fait quant à elle au sein de la caillette.
Rumen
Le rumen (ou la panse) est une énorme cuve de fermentation d’une contenance de 200 litres. Un individu adulte peut facilement y stocker 50 kg de pâturage. Les aliments sont alors au contact de plusieurs milliards de bactéries capables de digérer la cellulose contenu dans l’herbe, ce dont sont incapables les autres mammifères.
Bonnet
Le bonnet, également appelé réseau ou réticulum, est le plus petit des trois premières poches. Avec le rumen, il constitue le principal lieu de la rumination. Le bonnet est capable de se contracter en synchronisation avec l’œsophage, ce qui permet aux brins d’herbe les plus gros d’être renvoyés vers la bouche pour être à nouveau mâchés et donc sommairement découpés.
Tant qu’un brin d’herbe n’a pas la bonne taille, il retourne à la case départ
Feuillet
Le feuillet, ou omasum, est la dernière étape avant la caillette. Il est presque entièrement occupé de lames parallèles et de hauteurs inégales qui offrent une surface d’absorption additionnelle. Véritable filtre à nutriments, c’est notamment lui qui permet à la vache d’absorber l’eau, le sodium, le phosphore et d’autres substances volatiles.
Le sodium et le phosphore peuvent ainsi passer dans le réseau sanguin. Le feuillet empêche aussi les gros brins d’herbe de descendre et régularise ainsi le transit digestif.
Caillette
La caillette, ou abomasum, sécrète les sucs gastriques et assure la seconde digestion. En fait, si l’on veut être précis, la caillette est le véritable estomac de la vache. Le rumen, le bonnet et le feuillet sont quant à eux plutôt des sortes de pré-estomacs. La caillette est donc la partie du système digestif de la vache qui se rapproche le plus de notre propre estomac.
Elle sécrète notamment de l’acide chlorhydrique et différentes enzymes digestives, qui lui permettent de digérer tout un tas d’éléments :
- La majorité des lipides (graisses)
- Les protéines végétales qui n’ont pas été fermentées dans le rumen
- Les protéines fabriquées par les bactéries lors de la rumination
Cela va désormais sans dire, le système digestif de la vache a un fonctionnement bien particulier, qui nécessite un certain nombre d’étapes.
Ruminants : une digestion particulière
Le système digestif de la vache a pour particularité de pouvoir digérer la cellulose contenue dans l’herbe
Les vaches sont des ruminants, tout comme les autres bovins, les ovins, les caprins, les cervidés et pas mal d’autres animaux. Une des particularités de ces herbivores est leur capacité à ingurgiter une grande quantité de nourriture (de la matière végétale) sans avoir besoin de beaucoup mâcher, du moins au départ.
En fait, les ruminants envoient rapidement une grosse quantité d’herbe dans la première partie de leur système digestif, qui agit comme un fermenteur anaérobie (sans air). Là, de nombreuses bactéries commencent à décomposer les aliments puis trient petit à petit ce qui doit être remâché, assimilé ou évacué.
Voyons en détail comment cela fonctionne.
Étapes de la digestion chez la vache
- Mastication sommaire.
- Passage dans le rumen du mélange herbe/salive, à travers l’œsophage.
- Dégradation des aliments par les bactéries du rumen.
- Remontée des plus gros morceaux, appelés bols alimentaires, et nouvelle mastication par la vache. Chaque bol alimentaire peut être régurgité, mâché et avalé une soixantaine de fois avant de passer à l’étape suivante.
- Filtration des plus petits morceaux (0,5 millimètres ou moins) dans la seconde poche, le bonnet.
- Essorage dans le feuillet pour séparer la salive de la nourriture.
- Passage de la matière sèche dans la caillette pour entamer la seconde digestion.
Une fois la digestion terminée, les déchets se fraient petit à petit un chemin à travers l’intestin grêle. Il leur reste ensuite à passer à travers le cæcum, le gros intestin et enfin l’anus afin d’être évacués. Au total, il faut compter trois jours pour un cycle de digestion complet, de la première mastication jusqu’à l’arrivée dans l’intestin.
Rôle des bactéries dans le système digestif de la vache
Le rumen des vaches fonctionne comme un fermenteur naturel
Les bactéries jouent un rôle fondamental dans le fonctionnement du système digestif de la vache en facilitant la fermentation microbienne et donc la dégradation des aliments, principalement dans le rumen. Elles décomposent les matières végétales complexes (fibres cellulosiques notamment) en composants plus simples, produisant ainsi des acides gras volatils, des gaz, et des protéines microbiennes riches en azote.
Les acides aminés, éléments constitutifs des protéines, servent de source essentielle d’azote pour ces bactéries. Les protéines microbiennes synthétisées à partir d’acides aminés sont ensuite digérées et absorbées par la vache, fournissant une source de protéines de haute qualité pour son propre bénéfice, mais aussi celui de l’éleveur (production de viande et de lait).
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