Les études d’impact du parasitisme sur l’élevage ovin renseignent des chiffres faramineux : 430 Millions de Dollars ( Lane et al 2015 ) pour l’Australie en 2015, soit presque 10% du capital total de la filière. 80% des coûts sont dus à la perte de production et 20% aux coûts des traitements ( Wormboss).

Dans parasitisme on regroupe les coccidies, les ténias, les vers ronds ( Trichostrongylus, Teladarsogia et Haemonchus principalement et les vers pulmonaires).

La prévalence du parasitisme gastrointestinal est très importante , de 75% ( Allemagne, Norvège) à 100 % ( Espagne).

Haemochus était décrit comme un parasite  des régions tropicales et subtropicales.

En effet le développement des œufs en larves L3 infestantes se fait au mieux entre 10 et 40°C , et l’optimum se situe entre 22 et 25°C avec en plus de l’humidité.

Mais depuis plusieurs années , Haemonchus Contortus, se retrouve être le parasite principal dans les régions où il était absent : La Suède par exemple et des régions voisines du cercle polaire ( Touitou 2019).

Comme tous les nématodes du ruminant, Haemonchus Contortus ( Ou Barber Pole Worm car il est strié de blanc et de rouge comme les enseignes de barbiers- et non parce que les barbiers transmettent des parasites !! ) a un cycle en 2 phases : Libre sur le sol et parasitaire dans l’hôte , ici la caillette, chez les moutons et les chèvres principalement.

En quelques heures à quelques jours, selon les conditions ( plus c’est humide et chaud plus ça va vite : 3 jours à 30°C , plus de 15 j  à 10°C) , les œufs éclosent des larves L1 qui se transforment en L2 puis L3 qui elles conservent un gaine qu’elles ne perdront que dans le rumen. Elle est ainsi plus résistante dans le milieu extérieur même si elle n’aime pas le chaud et le sec surtout. L3 migre alors hors des fèces via l’humidité ( D’où les pics d’infestations suite aux orages de printemps et d’été ) et attend de se faire avaler par un hôte. Une fois avalée , L3 perd sa gaine et traverse tous les estomacs ( rumen, réseau , feuillet) pour arriver dans sa résidence principale ( avec vue sur pylore ), la caillette.

Là elles s’enfoncent dans la muqueuse ( et se nourrissent déjà de sang ) et se transforment ( L4->L5->Adultes-> ponte ). Il faut entre 17 et 21 jours entre l’ingestion et la ponte.

Phénomène de survie, en cas de conditions défavorables dehors ( elles regardent La Chaîne Météo sur leur IPhone) , les larves s’enkystent et se mettent en hypobiose, attendant des jours meilleurs pour pondre et optimiser les chances d’êtres ingérées . C’est beau la nature , non ?

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Cycle des strongles

DU COUP LA CONTAMINATION DES PÂTURES SE FAIT :

  1. Via les larves ayant résisté au dehors à l’hiver. Les larves de strongles résistent mieux au froid  ( des expériences de conservation à 4°C -frigo- pendant 16 mois n’ont montré aucune différence avec  des larves fraîches dans la vitalité et même une ponte plus importante après conservation au froid – pour rattraper le temps perdu ? ( Chylinski 2014)  qu’au sec et chaud . Et se réveillent dès 10/12°C au sol.
  2. Par les adultes qui, lors de la sortie, contaminent la prairie via les larves en hypobiose qui se réveillent
  3. Les agneaux  nés à la sortie de l’hiver qui deviennent vite des multiplicateurs de parasites.
  4. Les brebis qui viennent d’agneler ou vont agneler ont une immunité plus faible. On appelle ça le PreParturient Rise, le pic d’excrétion d’œufs de strongles à la mise bas ( 4 semaines avant et 4 semaines après mise bas)-Collignon Colliot 2021 .

Un premier pic d’excrétion peut avoir lieu 1 mois après la mise à l’herbe ou , si les animaux sont dehors toute l’année, 3 à 4 semaines après que la température au sol ai dépassé les 10/12°C. D’où l’extrême importance de la météo dans la gestion du parasitisme.

Les infestations maximales sont souvent en fin de printemps , début d’été , quoiqu’on peut les observer de plus en plus tôt ces dernières années.

QUELS SONT LES SIGNES ?

Le plus flagrant mais qui peut aussi être signe de douve par exemple, c’est la « bouteille ». UN œdème sous la mâchoire inférieure . Mais ce n’est pas systématique et c’est un signe assez tardif d’infestation.

L’autre signe c’est l’anémie, car les larves dès l’entrée dans la muqueuse de la caillette se nourrissent de sang.Il faut savoir qu’une larve ingère 0.05 ml par jour de sang. Avec 5000 larves actives dans la caillette, ce qui est une infestation moyenne, l’animal perd jusqu’à 250 ml de sang par jour soit environ 4% de son sang total pour un adulte et bien plus pour un jeune agneau ou chevreau.

L’outil de mesure rapide et simple de l’anémie, c’est le FAMACHA . Cela consiste à examiner la muqueuse de l’œil en tirant sur la paupière inférieure et la comparer à un nuancier qui permet de déterminer le niveau d’anémie.Pas infaillible certes mais en le faisant très très régulièrement  ( toutes les 3 semaines , durée du cycle de développement) on peut repérer les animaux infestés et traiter en ciblé. Il faut de l’entraînement pour distinguer les différents stades ( mais c’est en forgeant qu’on devient Guy FORGET ) et souvent ce sont les stades 4 et 5 que l’on repaire, encore une fois un peu trop tard. Mais avec l’habitude on peut distinguer les stades 3.

Les pertes , et même la stagnation du GMQ doivent faire penser à du parasitisme. On sait aujourd’hui que le premier signe d’une infestation parasitaire est une baisse d’ingestion ( qui serait due à une surproduction de cholecystokinines ayant un effet sur la satiété) , assez imperceptible mais elle peut aller jusqu’à la cachexie.

Le Dag Score ( notation du salissement de l’arrière train ) et le Disco Score ( aspect plus ou moins mou des fèces ) ne sont pas très utiles dans la détection de l’infestation par Haemonchus car ce parasite provoque des dégâts sans causer de diarrhée ou ramollissement des crottes.

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POUR LE DIAGNOSTIC

On peut utiliser :

Le signe d’œdème sous la mâchoire mais assez tardif

Le FAMACHA que l’on peut corréler à l’état corporel et à la coproscopie.

La coproscopie – On sait que 20 % des animaux sont porteurs de 80% des vers, il est conseillé de faire une coproscopie de mélange- en mélange on conseille 10% du lot avec un minimum de 15 individus. Les femelles Haemonchus étant très prolifiques  ( ponte de plus de 10 000 Œufs par jour ) on peut souvent corréler la coproscopie à la présence d’Haemonchus. Au dessus de 500 œufs par gramme ( 500opg)  , on conseille  d’inspecter le lot ( Etat Corporel, NEC, FAMACHA ) et de traiter en ciblé.

Après , comme pour tous les vers, en période d’hypobiose ou de  faible ponte, on ne trouvera pas grand-chose à la coproscopie. Dans ce cas , on préconise de refaire une coproscopie 10 jours plus tard et parfois encore 10 jours après car une coproscopie négative ne veut jamais dire que le parasite n’est pas présent.

Après reste l’autopsie, même si on aime pas en arriver là mais il vaut mieux autopsier vite lors des premières pertes plutôt que d’attendre parfois des résultats de laboratoires. Haemonchus de par sa taille ( 2-3 mm ) et sa couleur rouge est facilement repérable sur la muqueuse de la caillette.

QUID DES TRAITEMENTS ?

En théorie , les Benzimidazoles, les Imidothiazoles, les Salycilanilides et les Lactones macrocycliques sont efficaces sur les strongles dont Haemonchus.

La dernière molécule sur le marché français, un dérivé d’amino-acétonitrile ( Monepantel) est efficace mais peu rémanent.

Mais , car il y a un mais , aujourd’hui les strongles , et Haemonchus en particulier ( c’est le parasite qui développe le plus vite les résistances aux antihelmintiques) présentent dans beaucoup de pays , et même en France , des résistances à une ou plusieurs molécules…

Des résistances aux Benzimidazoles ont été détectées chez des chèvres dès 1988 (  Kerboeuf et al ) – dès 1975 en Afrique du Sud au Fenbendazole alors que le produit n’existait que depuis 1971 – au Lévamisole chez le mouton dès 1998 ( Chartier et al), à l’Ivermectine et à la Moxidectine chez les ovins en 2016 ( Paraud et al ) et à l’Eprinomectine dans les 2 espèces en 2019 ( Bordes et al ) .

Les résistances d’Haemonchus aux différentes molécules apparaissent souvent moins de 10 ans après leur mise sur le marché. La résistance au Monépantel ( Amino-acétonitrile ) , dernière molécule arrivée sur le marché sortie en 2010 , a été rapportée en Uruguay en 2014 ( Mederos ,Ramos, Banchero).

Les facteurs favorisant les résistances sont :

  1. L’utilisation en systématique de la même molécule sans analyses avant ( coproscopie, Famacha ) ni après et sur tout le lot.
  2. Le sous dosage
  3. Les Pour On
  4. Les molécules longue action
  5. Traitement sans laisser une population de vers refuge
  6. L’introduction d’animaux porteurs de strongles résistants sans quarantaine et traitement 

D’où parfois l’impasse car les strongles sur l’exploitation sont résistants à toutes les molécules.

En plus des phénomènes de résistance , il faut aujourd’hui prendre en considération l’effet de ces molécules sur l’entomofaune, qui aide grandement à la vie du sol et à la dégradation des fèces.

Les traitements peuvent persister jusque 4 mois dans les crottes et si on compte ne plus la rémanence dans l’animal on peut allonger cet effet sur l’entomofaune de plusieurs semaines !

Il faut donc aujourd’hui avoir une gestion très rigoureuse de l’utilisation de ces molécules :

  • Coproscopie avant traitement ( en plus du Famacha, du Nec , de la pesée ) et Test de Reduction d’Excretion Fecale ( TREF ) après – 10 jours pour les benzimidazoles et 14 jours pour les lactones macrocycliques . Cette coproscopie suite traitement doit montrer une réduction du nombre d’œufs d’au moins 95% . En dessous de 95% , on peut soupçonner l’apparition d’une résistance.  
  • Essayer de traiter en ciblé en utilisant , encore une fois la coproscopie, l’âge ( traiter plutôt les jeunes , plus sensibles et sans immunité acquise) , avec des pesées régulières pour les variation/stagnation de GMQ, et le Famacha

Le traitement en ciblé permet aussi d’avoir dans l’élevage une population de strongles « refuge » . Cette notion de refuge est importante car on laisse des strongles avec des gènes non résistants qui vont permettre la dilution des gènes résistants. On retarde ainsi l’apparition de résistance.

  • Respecter les posologies donc encore une fois peser les animaux ou se baser sur le plus lourd du lot.
  • Eviter les pour on dont la biodisponibilité dépend beaucoup de l’état d’engraissement ( problème en chèvres ) et qui par léchage entre congénères engendre du sous dosage responsable des résistances. Privilégier donc la voie injectable ou la voie orale.
  • Mettre si possible à jeun les animaux 24 h avant un traitement par voie orale ( certains préconisent maintenant de surdoser la voie orale de 15 % ) , la mise à jeun augmentant la biodisponibilité des benzimidazoles et des lactones macrocycliques de 40% ( Autef 2015 ) .
  • Tester l’efficacité des produits avec une coproscopie avant et après pour chaque molécule utilisée car il vaut mieux varier les produits mais en étant sûr de leur effet !
  • Eviter les formulations Longue Action . La cinétique du produit fait que la dose efficace sur les parasites n’est souvent pas atteinte en fin d’action. Et permet donc le contact à dose non léthale de la molécule avec les parasites, et donc l’apparition de résistances.
  • Attention aux introductions ! Une mise en quarantaine et un traitement dès l’arrivée sur l’exploitation ( avec coproscopie avant et après ) évite l’entrée d’indésirables résistants sur l’exploitation.  
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D’autres solutions ( aides ? ) sont à envisager aujourd’hui :

1-Les plantes à tanins sont très en vogue et l’action des tanins sur le parasitisme a été démontré.

Les tanins ont 3 actions différentes :

Ils se lient en protéines de la ration, permettant un passage direct dans l’intestin et du coup une meilleure absorption des protéines, des meilleures croissances, une meilleure immunité. C’est le cas sur le plantain ( mais qui n’a aucune action antiparasitaire) ou la chicorée ( qui elle en plus a une action antiparasitaire ) .

Cette liaison aux protéines empêche les parasites d’avoir accès aux protéines donc de spolier la protéine destinée à l’animal ( ce n’est pas le cas d’Hameonchus qui est hématophage) .

Les tanins ( condensés surtout ) ont une action sur la cuticule des larves et sur l’éclosion des œufs.

Mais l’ingestion de 3 feuilles de noisetier ne constitue pas un vermifuge comme beaucoup le pense. Ni que l’animal cherche à se vermifuger. Il trouve juste ça bon.

On sait également que pour être efficace , les tanins doivent représenter au moins 4% de la MS ingérée. Au vu des teneurs des plantes , pour la chicorée par exemple, il faut qu’une vache ingère 180 kg de chicorée fraîche par jour pour atteindre ce niveau. Impossible. Mais on sait également que si l’on pâture des plantes à tanins ( en forte proportion soit plus de 50% de la flore de la prairie ) , il faut les pâturer au moins 10 jours pour avoir un effet antiparasitaire. De plus la teneur en tanins condensés dans la plante sont très variable et dépendent du terroir, de la saison , de l’heure d’ingestion , de la partie ingérée etc etc

Donc les tanins ça marche , mais aujourd’hui il reste encore beaucoup d’inconnues pour optimiser leur utilisation.

En phytothérapie, de nombreuses pistes sont explorées, du lupin en passant par le pépin de citrouille, de l’aïl , de la tanaisie, des huiles essentielles aux teintures mères et des hydrolats. Les recherches sont en cours avec plus ou moins de succès et de mon expérience , jamais d’effet constant dans tous les élevages mais avec des jolis résultats parfois.

2- La gestion du pâturage est d’une grande importance

Le pâturage tournant dynamique peut être assimilé au principe d’évasion. Les animaux sont déplacés de la parcelle au maximum toutes les 72h ( mais plutôt toutes les 24/48h ) , avant que les larves L3 n’aient eu le temps d’éclore. Et on sait aujourd’hui qu’avec un retour à 3 semaines et plus , 80% des larves sont éliminées .

La fauche entre 2 pâturages réduira aussi la pression parasitaire au prochain passage.

L’importance de l’entomofaune est considérable ( d’où les traitements à long terme à éviter) car la destruction des crottes et l’exposition des larves à la chaleur réduit la charge parasitaire jusqu’à plus de 50%  ( certaines études estiment la réduction à 70% ) . En fouillant les déjections, les bousiers éparpillent les œufs larves hors des fèces et les exposent plus à la chaleur , empêchant leur développement optimal. Dans leur travail de décaissement ils abîment aussi les œufs les rendant improductifs. Certains insectes coprophages les ingèrent et les rendent donc inactif , tandis que d’autres les enterrent et empêchent leur éclosion . Rien que ça ! Donc respectons les bousiers , ce sont nos alliés !

Certains préconisent la dilution en réduisant drastiquement ( divisé par 2  selon Thumberg 1996 ) le nombre d’animaux on divise par 10 l’excrétion fécale. Mais il faut 2 fois plus de surface …

Le pâturage mixte , surtout avec des chevaux , semble réduire l’apparition de résistances, les strongles se trouvant dans une impasse physiologique. Le pâturage à la suite ( les bovins suivent les moutons ) semble plus efficace ( réduction de 60% ) que le pâturage mixte en même temps ( réduction de 40% ) – Collignon et Colliot 2021. Une méta analyse de 2014  ( Falzon et al ) remet en cause cette hypothèse , retrouvant plus de résistances dans les exploitations à pâturage mixte qu’ailleurs … A rerevérifier, comme disent les chercheurs , d’autres études sont nécessaires pur conclure.

3- Le contrôle biologique des pâtures par des champignons,des bactéries ou autres vers superprédateurs de strongles sont encore à l’essai ou existe déjà sur le marché mais pas en Europe.

4-L’utilisation des particules d’oxyde de Cuivre ( COWP-Copper Oxide Wire Particles) est assez répandue dans les pays anglo-saxons. Des effets ont été démontrés sur la cuticule des parasites et particulièrement sur Haemonchus . Ces particules de Cuivre s’accumulent dans la caillette, endroit de résidence d’Haemonchus. Elles ont une action seule mais associées à un vermifuge ( Benzimidazoles, Levamisole ) , elles potentialiseraient l’action de ceux-ci. Egalement utilisées avec des plantes à tanins ou de la terre de Diatomée , ces gélules semblent apporter un bénéfice. J’attends les retours !

Et la toxicité du Cuivre chez le mouton me direz vous ? Il est bien évidemment plus prudent de connaître son statut Cuivre avant de les administrer. Mais l’oxyde de Cuivre est peu absorbé par l’intestin ( par rapport au sulfate ) et l’intoxication par accumulation au niveau du foie est donc relativement faible avec les COWP.

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  • L’immunité

Un statut correct ( et mesuré par un profil ) en Iode Sélénium Zinc Cuivre , voir Cobalt et Manganèse , sans oublier les vitamines ( surtout la vitamine A ) favorise bien évidemment une bonne immunité du troupeau. On peut complémenter les mères , mais une complémentation à la naissance des agneaux /chevreaux et durant la période de croissance est tout à fait possible à moindre coût et leur apportera sûrement un plus.

Des travaux sont en cours sur les races plus résistantes à Haemonchus en Nouvelle Zelande et Australie et ailleurs. Par ordre décroissant les races Sainte Croix,Florida Native Gulf Stream, Barbados Black Belly et Croisement domestique ( Suffolk, Dorset, Finn , Rambouillet en proportions variables ) seraient plus résistantes.

Les femelles montrent une résistance plus élevée ( c’est vrai dans toutes les espèces, n’est pas Mesdames ? ) . Elle récupère le GMQ et les paramètres sanguins plus rapidement que les mâles.  

L’âge bien sûr joue, les jeunes ayant peu d’immunité.

La génétique ( gardez vos animaux les plus résistants pour la repro ) semble être une piste de contrôle du parasitisme. Même s’il a été démontré l’apparition de mécanismes de résistance des strongles aux systèmes de défense des animaux génétiquement résistants au bout de 3 générations pour Teladorsagia Circumcincta ( Chylinsky 2014 ).

Toujours sur l’immunité mais plutôt sur la baisse de celle-ci autour de la mise bas. Elle est connue sous le nom de Preparturient Relaxation of Immunity ou PreParturient Rise ( PPR ) . Ce relâchement de l’immunité se caractérise par une excrétion d’œufs de strongles très augmentée chez les brebis 4 semaines avant et après la mise bas-Collignon Colliot 2021. Juste avant l’arrivée des agneaux sur la prairie , êtres les plus sensibles au parasites et meilleurs multiplicateurs. Qui a dit que la Nature faisait les choses au hasard ?

Cette baisse d’immunité serait due au déficit energetico-protéique autour de la mise bas : besoins accrus pour la finition du foetus, production de lait. L’augmentation de la progestérone autour du part inhiberait également les macrophages et Lymphocytes T , cellules de défenses.

Donc là pas de solution miracle : Un bon statut oligo éléments – vitamines pour les mères  et une alimentation TOP qualité en fin de gestation/lactation !

La lutte contre les strongles digestifs et Haemonchus en particulier, responsables de pertes importantes en élevage ovin et caprin , reste un véritable challenge et nécessite une gestion hyprarigoureuse du troupeau. D’autant plus aujourd’hui avec l’extension des résistances aux antihelmintiques classiques et les préoccupations environnementales de leur utilisation.

D’autres alternatives sont possibles ou en développement : Miser sur la génétique, optimiser la gestion du pâturage ( PTD, fauche, pâturage interéspèces ) , l’utilisation de plantes à tanins, des particules de Cuivre, de champignons , bactéries ou nématodes nématophages.

Mais la base de la gestion du parasitisme reste et restera la surveillance : Pesée , GMQ, palpation, FAMACHA , DAG SCORE, DISCO ( mais inutiles avec Haemonchus ), coproscopie.

Ces outils ne sont pas parfaits mais ce sont ceux dont on dispose aujourd’hui.

Alors à vos nuanciers ( Famacha) , vos balances , vos analyses , 1,2,3 Prêts ? Gérer !

Sébastien KNOCKAERT

Vétérinaire conseil ruminants VETSENS

Conflit d’intérêt : Pleins – L’auteur vend du conseil en élevage, des analyses oligo éléments vitamines, des bolus et des gélules de particules de Cuivre. Cet article est informatif ,non exhaustif et disponible sur mon site www.supervet.expert – Pour ne pas avoir de conflits d’intérêts il faut vivre d’amour et d’eau fraîche – J’ai l’amour mais je n’aime pas trop l’eau fraîche .  

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