Œstres ovins : que faire contre l’œstrose des moutons ?
On le sait, le parasitisme est un sujet récurrent pour les éleveurs. Il est en effet l’un des problèmes de santé les plus importants et courants, notamment chez les ruminants au pâturage. Des strongles aux coccidies en passant par les douves, il existe des dizaines de parasites nuisibles aux animaux.
Ceux qui nous intéressent ici sont les œstres ovins, responsables de l’œstrose des moutons. SuperVet vous explique comment reconnaître l’installation du parasite, le traiter et l’éviter (malgré des moyens de prévention limités).
Que sont les œstres ovins et pourquoi sont-ils nuisibles aux moutons ?
L’œstre ovin, ou œstrus ovis, est un insecte diptère de la famille des Œstridae. Avant d’en perdre notre latin, précisons qu’il s’agit tout simplement de mouches. Le problème de ces insectes n’est pas tant leur forme finale (la mouche), mais celui de larve, leur premier stade de développement après l’éclosion des œufs. C’est sous cette forme qu’elles parasitent les sinus frontaux des animaux et provoquent l’œstrose. L’œstre ovin est donc un parasite du mouton, tout comme haemonchus contortus, dont les larves s’attaquent quant à elles à la muqueuse de la caillette.
Dans le cas qui nous intéresse ici, on parle volontiers d’œstrose des moutons, à raison car le mouton est leur hôte privilégié. Les œstres ovins n’hésitent cependant pas à s’en prendre à d’autres espèces animales, comme les bovins, les caprins, les chevaux et même les chiens et autres espèces domestiques. L’humain n’est pas non plus à l’abri de leur attaque, toutefois rare.
Cycle de vie d’œstrus ovis
Au cours de sa vie, œstrus ovis connaît une phase parasitaire, caractérisée par deux mues successives des larves (L1 devient L2, puis L2 devient L3). Vient ensuite une phase libre englobant la pupaison, puis la vie de la mouche adulte.
- Une mouche adulte dépose les larves au stade L1 à proximité des cavités nasales de la brebis ou du mouton (ou autre animal). Elle n’a pour cela pas besoin de se poser.
- Les larves L1 se développent dans les cavités nasales, muent en L2 dans la région ethmoïdienne, puis en L3 au niveau des sinus. Cette phase prend environ quatre semaines.
- Une fois arrivées au stade L3, elles sont rejetées par l’animal lorsqu’il éternue.
- Les poupes se développent alors dans le sol jusqu’à devenir des mouches adultes.
- Cette nouvelle génération de mouches peut à son tour déposer ses larves sur les animaux du troupeau.
La bonne nouvelle est que, contrairement à d’autres infections d’origine parasitaire, l’œstrose du mouton n’entraîne que rarement des troubles de santé affectant l’état général. Des complications infectieuses sont néanmoins possibles, d’où l’intérêt de savoir reconnaitre l’infection et la traiter.
Reconnaître l’œstrose des moutons
Le diagnostic de l’œstrose du mouton peut se faire de trois manières principales. La première, et la plus simple, repose sur l’étude des symptômes, consistant principalement en des éternuements et des écoulements nasaux. En cas de signes évocateurs, une analyse sérologique (technique ELISA) permet de confirmer le diagnostic. Elle se pratique généralement à partir d’un échantillon de sang. Chez la brebis, un test sur le lait est envisageable. Enfin, en dernier recours, l’autopsie permet de mettre en évidence les lésions causées par les larves ainsi que la présence de ces dernières dans l’animal.
À quoi ressemblent les œstres ovins ?
Sous leur forme adulte, les œstres sont des mouches gris-brunâtre avec une tête globuleuse. Elles font un peu plus d’un centimètre de long (10 à 12 millimètres en moyenne) et préfèrent évoluer à la lumière du jour. L’infection a donc lieu à l’extérieur, durant la journée, plutôt que dans la relative pénombre des bergeries.
Pour voir la bête en action :
Symptômes
- Inflammation des cavités nasales
- Démangeaisons
- Nervosité
- Éternuements
- Écoulement nasal (clair en début d’infection, purulent si elle se complique)
- Difficultés à manger du fait du nez bouché
- Perte de poids
- Baisse de la production
Plus rarement, l’œstrose des moutons peut attaquer les yeux, avec un risque de cécité pour l’animal atteint.
Options de traitement
Non traitée, l’œstrose des moutons peut avoir des complications graves, incluant l’évolution de l’infection en pneumonie et/ou en troubles neurologiques. Il est donc important de la prendre en charge dès qu’elle est repérée.
En prévention comme en traitement, il faut préciser que les produits administrés doivent être adaptés aux besoins de l’élevage, mais aussi aux spécificités de la région (climat notamment).
Prévenir plutôt que traiter l’œstrose du mouton ?
Lorsqu’elle est possible, la prévention est toujours préférable au traitement de la maladie. Néanmoins, face à œstrus ovis, les moyens sont limités. Il n’existe ainsi pas de moyen de contrôle efficace des insectes dans leur environnement naturel, c’est-à-dire à l’extérieur. À ce jour, la meilleure prévention consiste à administrer un traitement antiparasitaire aux brebis et moutons deux fois par an (été et début de l’hiver) et à faire rentrer les animaux dans la bergerie (sombre) aux périodes d’activité des mouches, c’est-à-dire aux heures les plus ensoleillées. La bergerie doit également être traitée.
Traiter l’œstrose
En curatif, plusieurs traitements sont envisageables insecticides sont envisageables. Certains s’administrent par voie sous-cutanée ou intramusculaire, d’autres par voie buccale. Le traitement doit être administré à tout le lot, voire à tout le troupeau.Parlez en à votre vétérinaire qui vous prescrira le produit adéquat.
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